"comprendre les tarifs de freelance", photo pour illustrer l'article

Souvent lorsque nous communiquons nos tarifs de freelance à nos clients ou potentiels clients, ils nous répondent : « C’est cher ». Pourtant lorsqu’on compare ces tarifs à ceux de d’autres prestataires, comme un garagiste ou un maçon, nos tarifs horaires ne sont pas plus élevés. 

Cependant, on minimise souvent les compétences d’un indépendant en communication. Aujourd’hui tout le monde sait griffonner un dessin en guise de logo, tout le monde sait communiquer sur les réseaux sociaux et avec WordPress créer un site, c’est « fingers in the nose »*. 

Mais si tout était si simple et si facile, notre métier n’aurait pas lieu d’être. On oublie souvent la plus-value que nous pouvons amener en tant que « spécialiste en communication ». 

Pour vous aider à comprendre, voici comment nous créons nos tarifs… 

Le coût d’une entreprise

Ici je vais vous expliquer à quoi sert le chiffre d’affaires réalisés par un indépendant ou un Freelance en communication. Contrairement aux apparences, un graphiste doit payer, comme toute entreprise, des charges et des impôts. L’état lui simplifie juste la tâche, en lui permettant de payer l’ensemble d’entre elles auprès de l’URSSAF, qui répartit ensuite à chaque organisme. 

La gestion d’un entrepreneur est donc simplifiée mais ces frais eux, sont bien réels. 

Les charges variables

Cotisations sociales : 

Comme toute entreprise, un Freelance doit s’acquitter des cotisations sociales. Celles-ci sont différentes en fonction du statut juridique choisi et du secteur d’activité de l’indépendant. Pour un auto-entrepreneur dont la profession est « designer graphiste », elles représentent 22%. 

Les impôts :

Les auto-entrepreneurs peuvent, s’ils respectent certaines conditions, opter pour le versement libératoire de l’impôt sur le revenu. Comme pour les cotisations, le pourcentage appliqué dépend de la nature du travail exercé par l’indépendant. Dans notre situation (activité libérale non règlementée), il représente 2,2% (du chiffre d’affaires). 

Les autres charges :

  • la contribution à la formation professionnelle : elle permet aux indépendants de cotiser pour de la formation professionnelle et ainsi de bénéficier, comme les salariés, à des droits de formations. Dans notre cas, il faut compter 0,30%. 
  • La taxe pour frais de chambre : de commerce et d’industrie ou de métiers et de l’artisanat. 

Les frais professionnels

Même si certains métiers d’indépendants ne demandent pas un gros investissement financier au début de leur activité, ils ont un certain nombre de frais annuels. Voici les plus courants : 

  • un forfait de téléphone et un abonnement internet 
  • Une mutuelle 
  • Une prévoyance santé pour les couvrir en cas de maladies et accidents 
  • Une responsabilité civile professionnelle qui les couvre en cas de dommages auprès d’un client 
  • Des logiciels : pour mon cas par exemple, la suite Adobe qui coûte 720,00€ à l’année. 
  • La CFE (cotisation foncière des entreprises) : équivalent à une taxe foncière (même si on travaille depuis notre domicile)
  • La location d’un espace de travail ou de coworking
  • Les frais de déplacements chez les clients pour les rendez-vous (assurance voiture, frais d’essence…) 
  • Frais bancaires : pour la gestion et l’ouverture d’un compte ainsi qu’une carte de crédit 
  • Frais de publicité : au même titre que les autres entreprises ils ont besoin de cartes de visite, de flyers, de site internet… 
  • Hébergement du site internet 
  • Une imprimante et des cartouches d’encre
  • L’abonnement à certains magazines pour rester connectés et informés sur les tendances et l’actualités
  •  

Listes non exhaustives… 

Les frais cachés

Les indépendants étant seuls, ils doivent gérer eux-même un certain nombre de tâches qui ne leur rapportent malheureusement aucun chiffre d’affaires. Tout ce temps ne peut donc pas être facturé. Il correspond à la prospection, à la gestion administrative et comptable, à la création de contenu et à la communication de sa propre entreprise. 

Ceux sont des tâches qui font parties intégrantes du quotidien de l’entrepreneur et qui pourtant ne lui permettront pas de se rémunérer. 

Mais ceux ne sont pas les seules… 

Et oui comme toute personne, un indépendant prend des vacances, il lui font donc anticiper et générer suffisamment de revenus pour disposer d’une avance de trésorerie pour gérer sereinement ses vacances. 

Il doit aussi toujours avoir en tête, que s’il tombe (gravement) malade, il doit toujours avoir, au moins un mois d’avance de trésorerie pour subvenir à ses besoins, car la prévoyance ne prend pas à sa charge le premier mois d’arrêt de travail. 

Enfin, pour les femmes, même si les droits se sont améliorés ces dernières années, lorsqu’elles tombent enceintes, elles sont prises en charge par l’assurance maladie mais pas à hauteur d’une salariée. Le tarif journalier est calculé au prorata des trois dernières années de Chiffre d’affaires et donc par conséquent, pas toujours élevé (surtout si l’entrepreneuse est dans ses premières années). 

Pour conclure : exemple pour déterminer VOS tarifS de freelance

Attention aux amalgames que certains clients peuvent faire. En effet, lorsqu’on donne notre tarif horaire, certain le multiplie par 8 (pour 8h de travail par jour) et par 20 ou 25 (nombre de jours travaillés en moyenne par mois) pour trouver notre chiffre d’affaires ou notre revenu. Autant vous dire que c’est totalement utopique !!! Pour vous faire comprendre, comment nous déterminons notre taux horaire voici un exemple : 

Un indépendant travaille 5 jours par semaine soit 260 jours à l’année. 
Il prend 5 semaines de congés par an soit 25 jours. 
Il travaille donc 235 jours par an. (Cas idyllique où il n’a pas d’imprévus et ne tombe pas malade). 
On estime que les tâches non rémunérés (que nous avons citées plus-haut) représentent environ 40% du temps de l’indépendant. 
Il ne facturera que 60% * 235 = 141 jours. 

Ainsi si on part du salaire brut moyen d’un cadre français : 48 000€ par an, nous obtenons : 
48000/141 = 340€ par jour 
Le tarif de freelance sera de 42€ de l’heure. 

Chaque graphiste définit son propre tarif horaire en fonction de ses attentes en termes de salaire, de jours travaillés et aussi de son expérience… Ceci n’était qu’un exemple.

MAIS...

Cela ne vaut pas pour autant dire que nous gagnons ce montant-là. En effet, certains projets peuvent être des packages qui ne représentent pas un tarif horaire mais une prestation globale sur laquelle nous allons être payés moins que notre taux horaire.
Et nous établissons des devis qui, ne sont pas toujours justes en termes de temps passé. Il est parfois difficile de quantifier le nombre d’heures que nous passerons sur certains dossiers. Enfin, même si certains y arrivent, nous n’avons pas toujours suffisamment de contrats pour facturer 8h par jours, 5 jours sur 7.

Et n’oubliez jamais, lorsque vous travaillez avec un indépendant, au même titre qu’une agence, il vous apporte des compétences et un/des service(s) avec une valeur ajoutée, il est donc tout à fait normal de le rémunérer pour ça.
Je vous prépare d’ailleurs un prochain article, dans lequel je vous expliquerai tout ce que vous payez lorsque vous choisissez de travailler avec un Freelance… 

Si des amis « freelance graphiste » lisent ce texte, je vous invite à vous rendre sur le site de URSSAF. Ils ont des petits livrets spécifiques pour nous aider à appréhender nos charges, cela devrait finir de vous éclairer pour fixer vos tarifs de freelance ! 

* « fingers in the nose » : les doigts dans le nez

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